Entretien avec les auteurs des Aventures extraordinaires du Père Limpinpin
En novembre est paru Les Aventures extraordinaires du Père Limpinpin aux éditions Chours, une histoire renversante superbement illustrée. Les rimes du texte, les couleurs des illustrations, l’univers complètement fou et l’excellente chute font de cet album jeunesse un livre singulier et décidément prenant.
Entretien avec les auteurs…
Comment est née l’idée de ce projet, qui est le tout premier livre jeunesse de David ?
David Ratte : Faire un livre jeunesse est un rêve que j’avais depuis longtemps, mais je suis incapable d’écrire pour les enfants. J’ai tendance à faire très rapidement « du Voyage des Pères », à adopter un ton ironique, décalé, qui ne convient pas au public de la jeunesse. J’ai donc mis de côté cette idée. Puis j’ai rencontré Stéphanie Dunand-Pallaz lors d’un festival en Savoie, où je dessinais des illustrations avec des décors enneigés – dont celle de la couverture. Cela lui a plu, alors je lui ai dit : « Si elle t’inspire une histoire, je suis preneur ! » Plus tard, elle m’a envoyé le texte du Père Limpinpin…
Stéphanie Dunand-Pallaz : C’est souvent en festival, et souvent au hasard des dédicaces, des placements, des repas… que l’on fait des rencontres comme celle-ci. David et moi avons tout de suite accroché. Et quand j’ai vu ses dessins de Père Limpinpin (qui n’avait alors pas ce nom, bien sûr) et de dinosaure dans la neige, je n’ai pas eu de mal à imaginer une histoire. Cela s’est très vite mis en place dans ma tête !
David, vous faites rarement des collaborations. Comment s’est passée celle-ci ?
D. R. : J’ai immédiatement été séduit par le scénario qu’elle a proposé. Stéphanie a un don de l’écriture : c’est juste, c’est drôle, ça rime… Je peux me permettre de le dire puisque je ne suis que le dessinateur : je trouve le texte excellent ! C’est une collaboration qui a très bien marché, et ce n’est que le début. Nous avons d’autres projets d’albums à venir… Je ne la lâche plus ! (Il rit.)
Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?
D. R. : Cet ouvrage a été une expérience différente, qui m’a permis de m’essayer à quelque chose de nouveau. C’est aussi la première fois que je me suis essayé à la couleur – ce qui a été déterminant pour la suite de mon travail puisque je gère désormais la couleur de mes albums. Je considère cette expérience comme une parenthèse qui a eu beaucoup d’importance.
S. D. : Je n’en tire que du positif. Je crois qu’on peut parler d’une mutuelle stimulation : les dessins que David m’envoyait étaient chaque fois de vrais cadeaux. Je suis très contente de ce livre, qui nous ressemble à tous les deux. C’est l’histoire d’une rencontre - une rencontre qui fait naître des histoires !